La chirurgie

Généralités

La chirurgie figure parmi les principaux traitements dans la prise en charge du cancer (ablation de la tumeur cancéreuse).
Elle peut être responsable et à l’origine de douleurs séquellaires du cancer, pouvant être temporaires (quelques jours à quelques semaines) ou persistantes (jusqu’à plusieurs années après la chirurgie) dans la zone opérée et/ou les tissus environnants. Ces douleurs peuvent varier en intensité, allant d’une simple gêne à un inconfort marqué. Dans certains cas, elles peuvent fortement affecter la qualité de vie des patients et devenir invalidantes au quotidien.

Plusieurs facteurs peuvent favoriser ce type de douleurs :

  • étendue et type de de la chirurgie (plus la chirurgie est invasive, plus la probabilité de développer des douleurs est élevée) ;
  • survenue de complications post-opératoires (mauvaise cicatrisation, présence d’une infection et/ou inflammation locale …) ; 
  • caractéristiques propres à la tumeur ; 
  • caractéristiques propres à chaque patient (état de santé, sensibilité individuelle à la douleur, histoire de la maladie…).

Différentes douleurs peuvent survenir, à savoir :

  • une douleur localisée au site de l’intervention chirurgicale (suite par exemple à l’incision de la peau ou aux manipulations réalisées à l’intérieur du corps) ; 
  • une douleur causée par un dispositif (sonde, cathéter, drain…) ; 
  • une douleur liée aux soins post-opératoires (pansements, ponctions, retrait de drain, mobilisation…) ; 
  • des douleurs viscérales, notamment après des interventions abdominales ou thoraciques ; 
  • une douleur neuropathique, causée par la lésion de nerf pendant la chirurgie. Il en résulte divers symptômes dont des sensations de brûlure, picotement ou engourdissement.

Prévention​

La prévention des douleurs post-chirurgicales constitue un enjeu central des soins péri-opératoires, dans le but d’améliorer le confort des patients et de réduire les complications postopératoires.

Parmi les stratégies préventives, il est nécessaire de réaliser une évaluation préopératoire approfondie du patient avant la chirurgie, y compris une évaluation de sa sensibilité à la douleur, et de prendre en compte des facteurs psychosociaux. Cela peut aider à identifier les patients à risque de développer des douleurs post-chirurgicales.

L’équipe médicale doit privilégier une approche chirurgicale mini-invasive quand cela est possible pour diminuer les traumatismes tissulaires, les lésions nerveuses et par conséquent les douleurs ; cela assure aussi un meilleur rétablissement et une cicatrisation plus rapide.

Traitement​

Il n’existe pas de traitement spécifique pour les douleurs post-chirurgicales, car leur prise en charge est multiple et repose sur l’utilisation raisonnée des antalgiques.
Les médicaments antalgiques, comme le paracétamol et les anti-inflammatoires non stéroïdiens, sont généralement utilisés pour les douleurs légères à modérées.
En revanche, lorsque les douleurs sont plus intenses et s’installent en impactant la qualité de vie du patient, des antalgiques opioïdes peuvent être prescrits, tout en tenant compte des effets indésirables et du risque de dépendance.

Avec l’accord de l’équipe médicale, la mobilisation précoce et la réhabilitation post-opératoire peuvent réduire les complications et minimiser la douleur associée à l’immobilité. Également, le patient peut bénéficier de séances de kinésithérapie. Les thérapies non médicamenteuses peuvent également être utilisées dans le cadre d’une prise en charge globale des symptômes douloureux. 

Enfin, prévenir, identifier et traiter les complications post-opératoires (infection, inflammation) peut aider à prévenir le développement de douleurs chroniques.


Conseils à donner aux patients

  • Avant une intervention chirurgicale, le patient peut apprendre à gérer son stress grâce à des techniques de méditation et de relaxation, car cela contribue à réduire la perception des douleurs post-chirurgicales. Il pourra s’en servir tout au long de la convalescence.
  • Respecter de manière attentive les consignes post-opératoires données par le chirurgien et l’équipe médicale (prise des médicaments, soins de la cicatrice, ne pas manipuler le site de l’intervention, attendre l’accord médical pour la reprise d’une activité physique …)
  • Ne pas minimiser la douleur et l’exprimer : le patient doit signaler tout signe d’inconfort. Ce conseil est valable également pour tous les types de prises en charge, que ce soit l’hormonothérapie ou bien les autres types de traitement contre le cancer. 
  • Être en mesure d’identifier les complications post-opératoires (inflammation, infection) pour qu’elles soient prises en charge le plus tôt possible : l’équipe médicale est présente pour éduquer et renforcer l’autonomie des patients.